Disgaea 7: Vows of the Virtueless (version physique, v1.0.4, sortie le 6 octobre 2023), Développeur: Nippon Ichi Software, Éditeur: NIS America

Toujours développé par Nippon Ichi Software, Disgaea 7: Vows of the Virtueless fait suite à Disgaea 6: Defiance of Destiny qui était sorti sur Nintendo Switch en juin 2021 en Occident, avant qu’une version intégrale baptisée Disgaea 6 Complete ne voit le jour un an plus tard. A première vue, on peut donc s’attendre à avoir le même type de traitement pour ce septième volet mais il faudra être patient avant de le découvrir. Pour rappel, le premier Disgaea est sorti en 2003 sur PS2 et il s’agissait déjà à l’époque d’un Tactical-RPG. Bien évidemment, vingt ans plus tard, le concept a fait son chemin et le résultat est d’un tout autre calibre, surtout qu’une fois n’est pas coutume chez NIS, le titre est intégralement traduit en français avec un humour omniprésent…

Le scénario vous plonge au coeur du royaume démoniaque d’Hinomoto où vous incarnez le guerrier Fuji (assoiffé d’argent) qui va faire la rencontre de la fangirl Pirilika (une jeune fille très portée sur l’entreprenariat). Dans ce royaume inspiré du Japon féodal, le bushido est omniprésent (et avec lui ses règles, son code d’honneur et ses épées), mais aussi le Showgunat qui est l’antagoniste principal menant tout cela d’une main de fer tel un tyran. Le Prinny de Pirilika parvenant à entourlouper Fuji au moment de signer un contrat devant lui rapporter beaucoup d’argent, ces deux-là vont devoir faire équipe (avec d’autres personnages par la suite) afin de permettre à la fangirl de réaliser son rêve le plus cher (mais lequel ?). Vous apprendrez rapidement qu’il existe sept Reliques infernales et Fuji se verra offrir la première d’entre elle, Kanzan Musashi, afin de décupler sa force et de lui donner accès au mode Luciférien (permettant également d’apprendre des attaques spéciales dévastatrices). Mais parviendrez-vous à toutes les réunir ?

Disgaea 7 continue à surfer sur le passage à la 3D effectué avec le sixième opus: cela reste mignon mais le résultat peut paraitre au final assez vide. On pourra également apprécier les animations déclenchées au moment de l’utilisation de certaines techniques, mais cela deviendra rapidement lassant et rassurez-vous: il sera possible de les zapper. En revanche, en terme de chara-design, c’est vraiment un sans faute et encore une fois, un pur régal lorsqu’on assiste aux échanges entre les différents protagonistes hauts en couleur (surtout que le tout a été parfaitement localisé, ce qui permet vraiment de s’immerger dans les dialogues pleins d’humour même s’il faut se contenter de doublages en anglais/japonais).

En terme de gameplay, si vous êtes un tant soit peu habitué des T-RPG, vous ne devriez pas avoir trop de difficultés à assimiler toutes les possibilités offerts par ce système au tour par tour. Les affrontements ont lieu sur des terrains composés de cases où il est possible de se déplacer, mais également de déclencher des actions en lien avec les capacités de votre personnage (attaquer, soigner, …). Bien évidemment, tout n’est pas aussi simple car vous devrez garder un oeil sur d’autres jauges que celle du mode Luciférien afin de mener vos troupes à la victoire. Il y a notamment une jauge Mégamax qui vous permettra de devenir tout simplement gigantesque et d’asséner un coup à une énorme zone, mais également plein de géoblocs qui confèrent aux environnements (géocases) des propriétés qui rebattent les cartes et rajoutent une surcouche stratégique aux techniques d’approches et aux affrontements. On notera tout de même quelques crises de nerfs en lien avec la sélection des personnages ou des objets à l’écran, pas toujours très fine, ce qui peut entrainer des moments assez frustrants/déconcertants. Il est toutefois possible de changer l’angle de la caméra afin de mieux appréhender les environnements, mais certains niveaux auraient peut-être mérités un ré-agencement afin de réduire le risque de crises de nerfs…

Contrairement au sixième opus, la partie caractéristiques des protagonistes est davantage dans les standards du genre (on évite donc les coups à plusieurs millions de PV, ou les niveaux à 5 chiffres), tout comme la progression qui se fait beaucoup plus naturellement en terme de pouvoirs mis à votre disposition. En revanche, le design des niveaux a été travaillé et il faudra parfois user (et abuser) du lancer d’objets afin de parvenir à vous frayer un chemin.

Chaque niveau se voit affubler d’un objectif principal, mais également de plusieurs objectifs secondaires qui vous permettront de débloquer des objets en fin de niveau. Ces objectifs secondaires sont assez classiques (utiliser X personnages, finir en X tours, aucune mort dans l’équipe, etc…) mais offrent également un potentiel de rejouabilité pour les complétistes. Comptez une cinquantaine d’heures pour venir à bout de la trame principale, sachant qu’il y a encore beaucoup de choses à découvrir en “post game”. De même, il sera possible d’affronter d’autres joueurs dans les Arènes, de découvrir le Monde des Objets et j’en passe; bref, vous n’êtes pas prêts de vous ennuyer si tant est que vous accrochiez au concept global, surtout qu’il y a plus de 40 classes disponibles pour vos personnages, et tout le farming qui peut aller de paire afin de maximiser les niveaux.

Du point de vue des contenus, même si le jeu est déjà sorti depuis début 2023 au Japon, force est de constater que NIS continue à faire du NIS, c’est-à-dire que l’on se retrouve avec de nombreux DLC payants, si l’on excepte un pack offert pour faciliter le démarrage. En effet, vous retrouverez notamment un Season Pass (39,99€) comprenant 6 histoires bonus (avec des personnages à débloquer) ainsi qu’un nouveau personnage jouable “Pleinair”, sachant qu’il est également possible d’acheter chaque histoire individuellement (7,99€ par pack). Mais ce n’est pas tout car il est également possible d’acheter des costumes supplémentaires (plus ou moins réussis), ce qui peut rapidement saler l’addition finale. Pour les plus grands fans, sachez qu’il est toutefois possible d’acheter l’édition Complete du jeu (109,99€), mais il faut vraiment être certain d’accrocher à l’univers et au gameplay…

Au final, Disgaea 7: Vows of the Virtueless ne va pas révolutionner le genre T-RPG mais parviendra sans doute à reconquérir les fans qui avaient été déçus par le précédent épisode. Doté d’une très bonne localisation (en français), le titre se dote d’un design vraiment accrocheur, d’un gameplay assez simple à prendre en main (merci à toutes les phases de tutoriel) malgré un nombre assez important d’éléments à assimiler, et d’une durée de vie tout simplement gargantuesque pour qui voudra découvrir les moindres recoins du royaume. La Nintendo Switch continue à être une plateforme idéale pour ce type de jeux, surtout en mode portable, mais elle apporte aussi son lot de ralentissements et d’aliasing assez incompréhensibles quand on voit ce que peuvent proposer des studios concurrents sur des jeux bien plus gourmands. Tout cela présage tout de même du meilleur pour l’avenir de la série et on attend désormais un huitième épisode qui parvienne à mettre tout le monde d’accord…

Disgaea 7 Vows Of The Virtueless Keyart
Disgaea 7: Vows of the Virtueless (Switch)
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