EA Sports FC 24 (version dématérialisée, v1.000.004, sortie le 29 septembre 2023), Développeur: EA Vancouver, Éditeur: Electronic Arts
Développé par EA Vancouver avec l’appui de EA Romania, EA Sports FC 24 est la nouvelle itération du plus célèbre jeu de football sur la planète jeux vidéo. En effet, si vous chercher un FIFA 24 cette année, c’est peine perdue puisque l’éditeur et la multi-nationale du football n’ont pas trouvé de terrain d’entente et EA Sports en a donc profité pour réaliser un reboot de sa franchise à succès. Il faut savoir que le duo travaillait ensemble depuis 1993 et la sortie d’un certain FIFA International Soccer qui s’apprêtait à révolutionner le paysage vidéoludique à l’heure où tout le monde ne jurait que par Kick Off ou Sensible Soccer. La série a ensuite très rapidement basculé sur un modèle de sortie annuelle, voire plus puisque pendant très longtemps, chaque Euro ou Coupe du Monde était l’occasion de ressortir une nouvelle version, ce qui a légèrement changé par la suite avec l’arrivée des extensions téléchargeables.
Mais soyez rassurés, le jingle iconique est toujours là : “E.A. Sports, it’s in the game”. Le nom change mais au final le produit continue sur sa lancée de ces dernières années, certainement débarrassé d’une certaine pression venant de la FIFA (même si l’on se doute que le premier gros impact sera visible lors de la FIFA World Cup 2026). Pour me situer par rapport à ce type de jeux, je pense avoir acheté quasiment tous les FIFA depuis ces vingt dernières années, y compris FIFA Street. J’ai débuté il y a très longtemps par l’excellent Goal! de Dino Dini, par les premiers FIFA (où il était possible de se mettre devant le gardien et de sauter au moment du dégagement pour marquer de la tête), et ensuite par l’inoubliable PES 6 qui est très certainement le jeu de foot sur lequel j’ai passé le plus de temps en ligne. Etant un jouer occasionnel, malgré mon habitude, je joue la plupart du temps en niveau de difficulté “Pro”.
Dès votre arrivée sur le jeu, la première bonne nouvelle vient inévitablement de l’interface qui a subi un gros lifting alors qu’elle était restée inchangée depuis 3-4 ans. Mais malgré cela, on sent que l’UI est quelque chose d’important pour les développeurs et le tout reste parfaitement lisible, compréhensible, tout en adoptant un look’n’ feel moderne, épuré. Quand on voit ce que la concurrence propose à ce niveau là, on aurait pu se dire que EA Vancouver pouvait se reposer sur ses lauriers mais il n’en est rien et la différence par rapport à d’autres jeux se fait de plus en plus grande. Le studio a également continué à travailler sur tous les moments qui entourent un match à base de cinématiques et l’ensemble donne vraiment une sensation d’assister à un véritable évènement planétaire. De même, les statistiques et autres informations qui peuvent s’afficher en surimpression lors des matchs donnent vraiment un sentiment de spectacle télévisuel de type premium. S’il y avait tout de même un défaut à pointer du doigt, c’est du côté des gros plans lors des célébrations où les visages des joueurs ne m’ont guère convaincu…
Au niveau du contenu, malgré la “perte” de la licence FIFA, EA Sports FC 24 sort le grand jeu en proposant plus de 700 clubs, plus de 100 stades (dont celui du LOSC), plus de 30 championnats et quasi 20.000 joueurs à votre disposition. C’est juste grandiose et il est vraiment possible de se refaire n’importe quelle compétition de A à Z.
En terme de jeu, il n’y a pas grand chose à redire. J’ai eu l’impression que la caméra était un peu plus éloignée du terrain, ce qui m’a surtout donné envie d’investir dans une plus grande TV, mais pour le reste, on continue sur la tendance initiée depuis quelques temps. Surtout que cette année, le titre accueille la technologie HypermotionV (uniquement disponible sur les consoles de dernière génération et PC) pour encore plus de fluidité, tout en continuant à se reposer sur une version remaniée du Frostbite pour le moteur. J’ai tout de même eu un grand moment de frustration à un moment en décidant d’aller enregistrer un superbe but (deux retournés acrobatiques successifs) en passant par la section ralentis: après un cafouillage dans les boutons, je me suis retrouvé à faire un retour en arrière dans le match et à perdre toute trace de ce but…
En revanche, côté gameplay, les matchs sont vraiment toujours aussi plaisants à disputer et il est assez aisé d’enchainer les passes, tirs et autres acrobaties quand on connait la disposition des boutons qui perdure depuis des années. Alors évidemment, il y aura toujours des “pro” ou des “footix” en herbe qui crieront au scandale par rapport à telle dimension du jeu ou tel comportement de la balle, mais à vrai dire, cela n’empêche nullement de s’amuser et c’est bien là l’essentiel, même s’il est beaucoup plus simple de jouer en attaque qu’en défense (où on a souvent l’impression de se faire submerger par les attaquants lors des duels, ou de ne plus savoir où donner de la tête avec les passes en profondeur). Et à cet effet, l’arrivée des Playstyles peut carrément changer la donne lors d’un match !
Les amateurs d’aventures pourront une nouvelle fois se lancer dans une carrière de joueur, des prémices à la gloire, ou décider de prendre en main la destinée d’un club à travers la carrière d’un manager. Mais pour ne rien vous cacher, je suis un grand amateur du mode Volta et c’est probablement celui qui m’a fait passer le plus de temps depuis la sortie du jeu, notamment pour sa partie Futsal que j’affectionne tout particulièrement. Avec une taille de terrain réduite, et moins de joueurs sur les terrains, le tout est beaucoup plus dense, plus dynamique, et les buts peuvent s’enchainer à une vitesse folle si tant est que l’on ait un peu de technicité.
En revanche, le mode Ultimate Team est toujours de la partie et après avoir dépensé des centaines et des centaines d’euros dans certains volets, je me suis fait un devoir de ne plus lâcher un seul centime dans ce mode. C’est toujours aussi marrant d’ouvrir des paquets, de réaliser des objectifs, de découvrir des joueurs totalement inconnus, et j’en passe, mais c’est vraiment un pan du jeu que j’ai décidé de laisser de côté depuis la sortie, malgré l’arrivée des féminines qui rebattent complètement les cartes, avec des caractéristiques basées sur un référentiel féminin (une très bonne idée), ce qui a pour objectif d’apporter un certain équilibre.
Au final, EA Sports FC 24 n’est certainement pas une révolution mais c’est encore une fois une très belle évolution par rapport aux épisodes précédents. Le contenu proposé dans chaque mode est si gargantuesque qu’il sera bien difficile d’en faire le tour d’ici la sortie du prochain opus, mais vous trouverez toujours des conditions de match qui collent à vos envies du moment. Avec des commentateurs français toujours aussi bons (Benjamin Da Silva, Omar Da Fonseca, Laure Boulleau), une ambiance folle au sein des stades, et une scénographie aux petits oignons, les matchs n’auront jamais semblé aussi réels et comme le fun est toujours présent, on en redemande à foison, que ce soit seul, en local avec un ami ou en ligne. Il ne manquerait plus qu’un nouveau mode histoire ultra-scénarisé (comme par le passé) ou une refonte de Volta, et le jeu deviendrait encore plus incontournable. Mais ne l’est-il pas déjà ?