Testé en solo sur la version éditeur de Heavy Rain (PS3). Mise à jour effectuée en version 1.01.

En 1999, The Nomad Soul/Omikron m’avait mis une bonne claque sur PC. En 2005, j’étais complètement passé à côté de Farhenheit sorti sur PC et consoles. Alors bien évidemment, quand Heavy Rain a commencé à faire parler de lui lors de l’E3 2006, l’information n’a pas vraiment suscité d’intérêt chez moi. Plus la date de sortie approchait, et plus je me disais que David Cage et son studio Quantic Dream nous avait créé un jeu vidéo sans âme uniquement basé sur des QTEs. Et pourtant, la réalité est toute autre…

Scénario: Ethan Mars a tout pour être heureux: une femme, deux enfants, une magnifique maison. Jusqu’au jour où un drame se produit et que son fils meurt. Tandis qu’un serial killer nommé le Tueur aux Origamis sévit en ville en noyant des enfants dans l’eau de pluie, Ethan va mener sa propre enquête. Mais Heavy Rain vous fera également prendre en main les destinées de Madison Paige (journaliste), Norman Jayden (profiler du FBI) ou encore de Scott Shelby (détective privé).

Graphismes: Pour avoir eu la chance de croiser les acteurs qui ont donné leurs traits aux personnages, la modélisation est tout simplement bluffante. La gestion de la lumière n’est pas en reste, permettant aux joueurs/spectateurs de rentrer de plein pied dans l’ambiance du jeu. Toutefois, quelques mouvements ou interactions avec d’autres personnages vous paraitront un peu trop robotisées.

Jouabilité: On vous le répète depuis des mois et des mois, Heavy Rain use et abuse d’actions contextuelles pour un tout et pour un rien: ouvrir une porte, faire cuire une pizza, faire une bandage, se battre… Les actions les plus simples sont assignées au stick droit de la manette tandis que vous aurez parfois à appuyer sur les touches ou les gachettes (simultanément ou non). Cette nouvelle vision des QTEs s’appelle Motion Physical Action Reaction chez Quantic Dream et se révèle finalement très agréable à jouer/utiliser. A mon avis, le plus gros problème de maniabilité du jeu est à mettre au crédit des déplacements des personnages où vous devez maintenir la gachette R2 enfoncée tout en utilisant le stick gauche, chose qui est loin d’être naturelle chez les joueurs avertis.

Durée de vie: S’il faut compter une bonne dizaine d’heures pour venir à bout de la soixantaine de chapitres de Heavy Rain, il faut également saluer la possibilité de rejouer ad vitam eternam (enfin plus ou moins) pour découvrir toutes les possibilités liées aux choix moraux. Plusieurs fins sont ainsi rendues disponibles pour que tout un chacun puisse vivre sa propre aventure.

Bande son: Normand Corbeil nous livre une partition musicale de tout premier plan. Bien évidemment, les puristes me rétorqueront que le thème le plus connu du jeu est signé par Nick Ingman et Terry Devine King (tout simplement sublime) mais il faut tout de même applaudir le travail de l’orchestre symphonique. Du côté des voix, pour y avoir joué en VOSTF et en VF pure, je peux simplement vous dire que j’ai adoré la version française, même si elle souffre de quelques problèmes de synchronisation avec les lèvres des protagonistes.

Conclusion: Pour moi qui n’attendais rien de ce jeu, si ce n’est une succession de QTEs, le résultat m’a vraiment subjugué. Le scénario vous tiendra scotché pendant un bon moment et vous prendrez un malin plaisir à revenir tester les différentes possibilités offertes par Heavy Rain. Reste que vous vous demanderez certainement si Heavy Rain doit être catégorisé comme un jeu vidéo ou un film interactif…

Note: 8/10