Les Schtroumpfs 2: Le prisonnier de la pierre verte (version dématérialisée, v1.02.07, sortie le 2 novembre 2023), Développeur: OSome Studio, Éditeur: Microids

Développé par le studio lyonnais OSosm Studio, à qui l’on doit déjà beaucoup de jeux sous licence chez Microids (Astérix et Obélix XXL 3: Le Menhir de Crystal, Astérix & Obélix XXXL: Le Bélier D’Hibernie, Les Schtroumpfs: Mission Malfeuille, …), Les Schtroumpfs 2: Le prisonnier de la pierre verte a donc fort à faire en cette fin d’année puisqu’il s’agit de la période la plus faste en terme de sorties vidéoludique, et que de nombreuses licences naviguant dans les mêmes sphères ont décidé de sortir un nouvel épisode dans le même laps de temps. Il faut donc que le titre réussisse à se distinguer de la concurrence, avec comme objectif principal d’avoir une place de choix au pied du sapin…

Dans un style assez réussi, le début de ce nouvel épisode vous est narré par le biais du Schtroumpf Poète qui nous évoque une Pierre Verte capable de toute création et bien évidemment, cela ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd, notamment du côté du Schtroumpf Bricoleur qui cherche toujours à améliorer ses inventions. Cette Pierre étant détenue par l’infâme Gargamel, notre joyeuse bande décide d’aller la subtiliser mais tout ne va pas se passer comme prévu et la Pierre va se retrouver éparpillée aux quatre coins du Pays Maudit. En plus d’avoir relâché dans la nature ses pouvoirs hors de contrôle permettant de copier et de décomposer la matière, la Pierre Verte a libéré le maléfique Stolas, un fléau d’un nouvel ordre bien décidé à faire régner la terreur. Notre équipe de quatre schtroumpfs (Schtroumpf Bricoleur, Schtroumpf à Lunettes, Schtroumpf Beta et Tempête) va donc prendre à coeur de réussir cette mission au cours de laquelle ils pourront compter sur le SchtroumpfoMix, un nouvel outil inventé par le Schtroumpf Bricoleur, mais surtout sur l’aide inattendue de Gargamel (qui doit bien avoir quelque chose à y gagner).

Mais arrêtons nous tout d’abord sur l’aspect graphique du titre qui est plutôt réussi et qui parvient sans difficulté à retranscrire l’univers que nous connaissons tous, que ce soit à travers les bandes dessinées ou les nombreuses adaptations télévisées. On le sait, les jeux de plateforme en 3D ont souvent du mal à assumer le passage de la 2D vers la 3D, mais il s’agit déjà du second épisode du studio avec cette franchise, et les développeurs maitrisent donc très bien l’ensemble. De plus, le titre nous propose un doublage intégral en français de très bonne facture, ce qui facilitera la prise en main pour les plus jeunes.

Si l’on met de côté l’introduction et l’épilogue, le titre vous invite à découvrir trois environnements bien distincts (la Forêt Schtroumpf, les Monts enneigés et les Terres de Feu) dans lequel vous devrez parvenir à vous orienter (il y a de quoi se perdre avec tous les portails), tout en combattant les CristoBêtes et en tirant sur les résidus de cristaux afin de nettoyer de fond en comble les niveaux. Et justement, les combats contre vos ennemis vont être au centre de l’aventure, à tel point que cela peut frôler l’indigestion par moment car on a bien du mal à comprendre comment autant d’ennemis peuvent continuer à apparaitre de-ci de-là. Pire, toute la maniabilité autour de la visée et du tir peut provoquer pas mal de moments de frustration: il est donc fortement conseillé d’aller vous perdre dès le début de l’aventure dans les options afin de gérer au mieux toutes les options disponibles (caméra, visée, horizontal/vertical, gyroscope, …). Et cela dessert en partie l’autre pan du titre puisqu’on aurait souhaité profiter de plus de phases de plateformes (même s’il y a pas mal d’imprécisions avec le double-saut) ou d’énigmes à résoudre, au lieu de passer le plus clair de notre temps à tirer sur tout ce qui bouge.

Pour en revenir aux différents niveaux, vous allez certainement avoir une sensation de redite, comme si tous les assets du premier monde avaient été réutilisés à la sauce neige ou volcanique pour la suite de l’aventure. Il en va de même pour les mécaniques de gameplay ou les constructions de zones qui semblent toutes suivre le même modèle. Cela peut très certainement fonctionner pour les plus jeunes qui se retrouveront ainsi en terrain plus ou moins connu, mais passé un certain âge, cela risque surtout d’engendrer de la lassitude/frustration, et on ne pourra s’empêcher de penser que tout cela est très certainement lié à des contraintes budgétaires ou de sortie prématurée pour les fêtes. Il y a bien quelques zones annexes à explorer, signalées par des portails roses, mais cela se finira toujours par des vagues d’ennemis à affronter dans un temps plus ou moins limité (avec plusieurs récompenses proposées suivant votre performance).

En terme de durée de vie, comptez neuf heures pour voir le bout de l’aventure, sans véritable envie de vouloir y retourner par la suite. Non pas que le jeu soit oubliable car il se montre tout même amusant, mais ce n’est pas vraiment un titre qui vous poussera à revenir d’ici quelques semaines ou mois. Il est bien évidemment possible de vouloir maximiser tous les niveaux de la Pierre (statistiques, pouvoirs), d’améliorer vos capacités signatures (spécifiques à chaque Schtroumpf), ou encore de compléter vos tenues, mais pas certain que cela vous pousse à y passer plus de dix heures.

D’ailleurs, il faut tout de même noter que l’éditeur a cru bon de proposer des costumes en téléchargement payant sur les boutiques en ligne. A l’heure où j’écris ces lignes, il y a donc un Outfit Pack affiché à 4,99 Euros et proposant trois costumes, ce qui est tout simplement ridicule.

Au final, Les Schtroumpfs 2: Le prisonnier de la pierre verte réussit son pari de proposer une aventure intéressante de nos chers petits être bleus, accessible à tous, et avec une réalisation générale assez solide (si l’on met de côté les chutes de frame-rate assez visibles en fin de jeu). En revanche, pour un titre que l’on espérait axé sur de la plateforme en 3D, difficile de ne pas être déçu de se retrouver surtout face à un jeu qui met beaucoup trop en avant les phases de tir, sans que ces dernières ne soient totalement maitrisées. On se met donc à rêver d’un troisième titre plus ambitieux pour lequel OSome Studio aurait plus de latitude d’un point de vue créatif, et qui se focaliserait sur tout ce que l’on aime avec les Schtroumpfs: en l’état, on aurait presque peur que la suite se dirige vers un genre FPS/TPS pas franchement adapté à la licence. Reste que le jeu devrait plaire aux plus jeunes, avec son univers tape-à-l’oeil, ses personnages attachants, mais perdus dans un flot de répétitivité qui peine à convaincre sur le long terme…

Les Schtroumpfs 2 Le Prisonnier De La Pierre Verte Keyart
Les Schtroumpfs 2: Le prisonnier de la pierre verte (Switch)
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