Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name (version dématérialisée, v1.002.000, sortie le 9 novembre 2023), Développeur: Ryu Ga Gotoku Studio, Éditeur: SEGA

Développé par Ryu Ga Gotoku Studio, Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name est en fait un spin-off dans l’univers Yakuza/Like a Dragon. Chronologiquement, le jeu se situe entre Yakuza 6 et le prochain Like a Dragon: Infinite Wealth qui sortira début 2024. Il est d’ailleurs à noter que l’action se situe en parallèle de Yakuza: Like a Dragon, et qu’il avait été pensé à l’origine comme un DLC pour Like a Dragon: Infinite Wealth. Si vous n’êtes pas perdu parmi toutes ces informations, il est grand temps de voir ce que le titre a dans le ventre. Afin de comprendre les conditions de test, il faut savoir que je n’ai jamais joué aux six premiers épisodes de la série, ce qui fait certainement passer à côté de pas mal de références, et que les sessions de jeu se sont déroulées en majorité sur PlayStation Portal, sans aucun accroc.

Le scénario prend place en 2019 à Tokyo, plus précisément dans le quartier (fictif) de Sotenbori où l’on retrouve Kazuma Kiryu, le Dragon de Dojima que tout le monde pensait mort et qui, contraint et forcé, travaille désormais sous la coupe de l’influente Faction Daidoji sous un nouveau nom: Joryu. Si l’histoire servira surtout d’excuse pour faire revenir Kiryu dans le prochain épisode, il n’en demeure pas moins qu’elle se suit avec un certain plaisir, dotée de quelques rebondissements bienvenus, avec malheureusement pas mal d’allers-retours qui pourront avoir raison de la persévérance de certains joueurs.

Une fois de plus, le Dragon Engine fait des merveilles et la partie graphique du titre est à tomber par terre, surtout au niveau des principaux protagonistes. Las, on ressent bien que le même effort n’a pas été déployé partout (comme par exemple avec la modélisation des voitures), et certaines parades techniques sautent très rapidement aux yeux (les passants ayant tendance à rebrousser chemin pour tout et pour rien). Mais tout cela reste parfaitement fluide, quelque soit le nombre de malfrats à l’écran, et il faut bien avouer que c’est un pur plaisir de traverser certains environnements, telle que la zone très colorée du Château.

En terme de gameplay, vous allez bien entendu pouvoir éprouver le style Yakuza pour de la baston très classe, mais également un nouveau style Agent qui met à profit de nombreux gadgets et sur lequel il y a un peu à redire. En effet, si l’on apprécie l’effort de vouloir nous proposer de nouvelles choses dans la série, force est de constater que cela n’est pas très bien maitrisé : l’utilisation des gadgets est assez capricieuse, et le reste du gameplay reste assez hasardeux avec pas mal de soucis de collisions. Quant au nombre de styles, on pourrait se dire que c’est peu par rapport à ce que la série à pu nous proposer, mais il faut se rappeler que l’on est sur un jeu initialement pensé comme un DLC.

Le titre propose des doublages en japonais ou anglais (sorti après le lancement), ainsi que des textes en français, ce qui devrait faciliter son adoption par les joueurs. Je dois vous avouer que le simple fait de sélectionner le doublage en japonais renforce littéralement l’immersion donc n’hésitez pas à tenter votre chance en retournant dans les paramètres. A cet effet, sachez que le studio a intégré un grand nombre d’options de personnalisation et d’accessibilité, que ce soit pour le jeu (caméra, mini carte, sous-titres, sang), que pour l’affichage, l’audio ou encore la possibilité de reconfigurer les touches: c’est vraiment un sans faute à ce niveau-là et on sent bien que les développeurs ont cherché à peaufiner leur titre jusqu’à la moelle.

Enfin, le jeu propose pléthore de mini-jeux qui vous permettront de prolonger le plaisir, tout en vous permettant de sortir un peu la tête de l’histoire: des jeux vidéo à retrouver dans des salles d’arcade SEGA, du karaoké, des fléchettes, du billard, des mini-voitures personnalisables (Pocket Circuit) et tout un tas d’activités complètement loufoques, ou fortement ancrées dans la culture asiatique (les fans de Mahjong seront aux anges). En soi, même si cet épisode n’a pas la profondeur des titres habituels de la série, force est de constater que le studio a tout de même souhaité soigner l’ambiance générale, en proposant un contenu dense et diversifié.

En terme de durée de vie, il faudra tabler sur 15-20 heures pour en voir le bout. Le choix de la difficulté, parmi trois niveaux (débutant, standard, travailleur appliqué) aura bien évidemment un impact sur ce point. Le titre propose des sauvegardes automatiques, ce qui permet de profiter de l’aventure en toute quiétude, sans se soucier de perdre votre progression. Mais comme évoqué précédemment, le jeu nous impose de nombreux allers/retours qui viennent artificiellement gonfler la durée de vie, et c’est malheureusement par ce biais que l’on se rappelle que cette aventure était considérée comme un DLC à l’origine, avec tous les poncifs que l’on peut en attendre, et avec une carte grandement réduite par rapport à celle de Yakuza: Like a Dragon par exemple. Notez toutefois que le titre est vendu à un tarif moindre (49,99 Euros) afin de mieux faire passer la pilule.

Au final, Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name sert parfaitement de mise en bouche avant la sortie du prochain épisode de la série principale. Le jeu est beau, soigné, les combats sont un véritable défouloir, mais la construction narrative a ce je-ne-sais-quoi qui fait que l’on ne ressentira pas forcément le besoin de revenir sur le titre par la suite. Il propose néanmoins de très bons moments, comme dans l’arène du Colisée, des personnages complexes/intéressants, et se permet même de nous embarquer dans des quêtes secondaires qui tiennent la route grâce au réseau d’Akame. Il est donc impossible de faire la fine bouche devant le spectacle qui nous est offert par Ryu Ga Gotoku Studio et quoi qu’on en dise, vivement la sortie du prochain volet !

Like A Dragon Gaiden The Man Who Erased His Name
Like a Dragon Gaiden: The Man Who Erased His Name (PS5)
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