Miraculous : Rise of the Sphinx (version dématérialisée, v1.01.06 sortie le 25 octobre 2022), Développeur: Magic Pockets, Éditeur: GameMill Entertainment

Véritable phénomène de société, la licence Miraculous a enfin le droit à une adaptation vidéoludique digne de ce nom avec Miraculous: Rise of the Sphinx. Il y avait bien eu quelques apparitions sur mobiles avec des concepts vus et revus, mais c’est la première fois que la licence de ZAG ose se frotter au monde des consoles et c’est Magic Pockets, un studio basé en Seine-et-Marne, qui a eu l’honneur de pouvoir s’atteler à ce chantier. Le studio francilien n’en est pas à son coup d’essai puisque ce spécialiste du portage a un beau catalogue à son actif: trois opus de Harry Potter, différents portages de Baldur’s Gate, des Sims Medieval sur iOS et une partie de la collection Lea Passion d’Ubisoft.

Alors que les plus jeunes sont encore sous le coup de la fin de la saison 4 (voire du début de la saison 5 qui a commencé sa diffusion il y a quelques semaines), Miraculous: Rise of the Sphinx vous propose de suivre un scénario original mettant aux prises les personnages habituels de la série: Ladybug, Chat Noir, et toute la clique de vilains qui cherchent à récupérer les Miraculous en possession de Marinette et d’Adrien. Les fans les plus férus/extrêmes noteront quelques irrégularités par rapport à la timeline de la série mais essayons plutôt de prendre du plaisir en découvrant le titre ! D’ailleurs, histoire d’en parler dès le départ, sachez que Miraculous: Rise of the Sphinx est doublé en français contrairement à ce que certains trailers avaient pu nous faire penser, ce qui plutôt une bonne nouvelle pour les plus jeunes, même si la grande majorité des dialogues entre protagonistes se joueront sur des écrans fixes (avec pas mal de textes à lire).

Graphiquement, le jeu tient la route sans en faire des tonnes: on reste tout de même dans un univers assez simple (même s’il s’agit de Paris) avec une modélisation des différents protagonistes assez basiques. Soit dit en passant, la série animée nous a habitué à du bof comme à du très bon à ce niveau là (avec les changements incessants de studio d’un épisode à un autre) et si l’on n’est clairement pas face à un jeu AAA, le design ne nous empêche pas de rentrer dans l’histoire même si le résultat fait grandement penser à un titre pour smartphones, avec quelques parties assez pixelisées et des décors pas toujours du meilleur goût. On notera également des temps de chargement assez longuets, assez incompréhensibles quand on voit le résultat final.

Le jeu est assez simple à manipuler puisqu’il suffit de bouger, de sauter et de frapper pour pouvoir avancer tranquillement. Une gâchette vous permet d’alterner entre chaque personnage (histoire de vous laisser choisir votre héros préféré) et vous aurez pas mal de phases de QTE à réussir afin de progresser dans l’histoire. On notera tout de même qu’il est impossible de jouer avec la caméra pour tenter de mieux voir l’action, ou de regarder derrière certains éléments du décor pour voir s’il n’y a pas une orbe à récupérer. Justement, ces orbes serviront à améliorer vos caractéristiques, tandis que les macarons permettront de débloquer des trésors auprès des Kwamis. La grande majorité du titre recycle le même type de gameplay donc si vous avez réussi à bien prendre en main les sauts, votre aventure devrait se dérouler sans accrocs, surtout qu’il est quasi impossible de rester coincé puisqu’une flèche jaune vous indique en permanence la direction de votre prochain objectif. Il faut parfois switcher d’un personnage principal à un autre pour discuter avec telle ou telle personne, mais rien d’insurmontable. Si l’on fait fi des petits problèmes de latence lors du matraquage des boutons (rien d’irréparable avec un bon patch), il y a de quoi s’amuser.

Il n’y a pas vraiment de difficulté pour avancer dans le jeu (on peut tomber des toits sans devoir tout recommencer) et les mécaniques de gameplay étant assez limitées, il devrait vous falloir moins de quatre heures pour en voir le bout. C’est peu, mais essayez de mettre le jeu entre les mains d’un fan de moins de dix ans (le public visé) et cela ne devrait vraiment pas être un problème (testé et approuvé sur deux enfants de mon côté qui ont surtout rencontré des difficultés face aux boss). D’ailleurs, il y a un gros regret dans l’état actuel du jeu: l’impossibilité d’utiliser un second slot de sauvegarde avec un profil de joueur, ce qui oblige à supprimer votre sauvegarde (via les réglages de la Switch) si vous souhaitez que plusieurs joueurs puissent s’amuser avec votre version dématerialisée…

Sachez tout de même qu’il existe un mode coopération mais qui devient très vite injouable pour le second joueur (la caméra suit le joueur principal) et qui s’accompagne de pas mal de ralentissements. Bref, il y avait de l’idée mais c’est à oublier.

Au final, Miraculous: Rise of the Sphinx réussit son pari de proposer une aventure de Ladybug et Chat Noir sur consoles mais avec quelques facilités (design assez pauvre, gameplay simpliste) et une aventure extrêmement linéaire qui ne devrait pas forcément faire revenir les joueurs par la suite (surtout que les personnages sont loin d’être au niveau de ceux que l’on voit actuellement dans la Saison 5). On reviendra tout de même sur la politique tarifaire de l’éditeur GameMill qui propose le titre à 40-50 Euros alors qu’il ne joue clairement pas dans cette catégorie de prix et que son public visé (les très jeunes) n’a pas forcément les moyens d’acheter pléthore de jeux dès leur sortie. Néanmoins, ne boudons pas notre plaisir de voir cette licence (déjà) culte débarquer sur nos consoles, et espérons simplement que cela laisse présager d’une belle évolution de la série sur les supports vidéoludiques…

Miraculous Rise Of The Sphinx Keyart
Miraculous : Rise of the Sphinx (Switch)
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