NieR:Automata – The End of YoRHa Edition (version dématérialisée, v1.0.2, sortie le 6 octobre 2022), Développeur: PlatinumGames, Éditeur: Square Enix

Développé à l’origine par PlatinumGames, NieR Automata est un action-RPG sorti en 2017 sur PS4 et PC. Un an plus tard, une édition complète comprenant tous les DLCs est sortie sur Xbox One et il aura donc fallu cinq ans pour voir débarquer le titre sur Nintendo Switch. A cette occasion, Square Enix a confié le portage à l’un des meilleurs studios possible, Virtuos, déjà reponsable de nombreux portages de qualité sur la console hybride (Dark Souls Remastered, Dying Light, XCOM 2 Collection, Bioshock The Collection, …). Cette édition The End of YoRHa reprend tout le contenu sorti jusqu’à maintenant, avec notamment 3C3C1D119440927 (trois types d’amphithéâtres, costumes), mais également un contenu exclusif intitulé 6C2P4A118680823 (costumes, accessoires et nouvelles apparences). Le premier NieR n’ayant pas connu le succès commercial escompté, on ne peut qu’être heureux que ce projet ait reçu l’aval de l’éditeur pour voir le jour, surtout quand on voit le résultat !

Le scénario prend place en l’an 11945 et nous découvrons une Terre abandonnée par les humains après l’arrivée d’immenses machines extraterrestres. Pour les combattre, des androides sont envoyés au sol depuis une station orbitale et c’est justement l’un d’entre eux qui sera notre principal protagoniste (dans un premier temps), la sublime 2B, accompagnée par un Pod et par un autre modèle baptisé 9S, chacun ayant des capacités différentes. Je n’irai pas plus loin dans l’histoire, afin d’éviter un malencontreux spoiler, mais vous vous doutez bien qu’il y a de nombreux rebondissements qui viendront parsemer votre aventure (dont certains que vous n’aurez pas vu venir): c’est vraiment une oeuvre hors norme qui s’offre à vous ! Soyez rassurés, le jeu est proposé en français, histoire que tout le monde puisse en profiter comme il se doit.

D’un point de vue technique, le studio a encore réussi à faire des miracles avec la console de Nintendo, en proposant un jeu fluide (30 fps) et capable de proposer du 720p en mode portable et du 1080p en docké. Même si l’on sent que le jeu commence à avoir quelques années, sachant que le matériel d’origine ne proposait déjà pas un visuel particulièrement fou, c’est un vrai plaisir d’y jouer en mode portable, et notamment sur la Switch OLED. Alors bien évidemment, il y a quelques concessions, sur la distance d’affichage ou sur certains arrières-plans un peu flou, mais la direction artistique est tellement magnifique que l’on n’y prête pas forcément attention. Et pour couronner le tout, le studio a même tenté d’utiliser différentes fonctionnalités de la Nintendo Switch avec par exemple la possibilité d’utiliser le gyroscope.

Niveau durée de vie, on est clairement dans une autre dimension. Le jeu propose ainsi 26 fins différentes que vous pouvez voir tout au long de votre aventure suivant les morts atroces auxquelles vous ferez face. Par exemple, en mourant dans le prologue du titre, vous aurez le droit à la fin W, là où en finissant le jeu avec 2B (comptez une dizaine d’heures), vous obtiendrez la fin A. Mais le titre a plus d’un tour dans son sac puisque une fois que vous aurez obtenu la fin A, il vous sera proposé de poursuivre l’aventure type New Game Plus (aux commandes d’un autre protagoniste) pour découvrir la fin B, et ainsi de suite jusqu’à la fin E qui est la véritable fin du jeu. Ne prenez pas peur en lisant cela, il y a un peu tromperie sur la marchandise: il faudrait plutôt appeler cela des fins de chapitre (pour les fins A à E) car il faut vraiment avoir traversé l’ensemble des chapitres pour obtenir une vision complète de ce chef d’oeuvre ! Alors certes, c’est déstabilisant, pas forcément facile à comprendre dans la façon dont le jeu est construit (ce qui peut également desservir le jeu), mais l’expérience vaut le coup d’être vécue.

Si tout cela vous rend fébrile, n’hésitez pas à commencer le jeu en mode facile en activant toutes les options pour en prendre plein la vue et voir toutes les possibilités offertes par le titre en terme de combat (c’est limite une oeuvre d’art en mouvement), cela vous permettra notamment de passer le premier boss et d’activer ensuite la fonctionnalité de sauvegarde (quitte à modifier la difficulté pour la suite du jeu).

S’il fallait retenir un seul bémol pour le titre, ce serait forcément à chercher du côté des quêtes secondaires, pas forcément enthousiasmantes et qui tombent un peu dans le cliché de ce que l’on trouve dans d’autres titres cherchant à gonfler leur durée de vie de manière artificielle. NieR Automata n’a pas forcément besoin de ce type d’artefact pour accrocher son public.

Au final, NieR Automata: The End of YoRHa Edition est une excellente surprise sur Nintendo Switch et le studio Virtuos donne encore une leçon à tous les éditeurs/studios qui n’osent pas prendre le temps d’optimiser leurs jeux pour la console hybride. Avec un portage de qualité, doté d’une direction artistique toujours aussi ébouriffante, nul doute que NieR Automata saura conquérir le coeur des joueurs qui étaient passés à côté de ce petit bijou, avec son gameplay nerveux (et intelligent) et sa durée de vie gargantuesque. L’avenir de la licence NieR étant encore assez flou, il ne vous restera plus ensuite qu’à vous jeter sur les centaines d’objets dérivés de la licence, preuve s’il en était encore besoin que ce titre laissera son empreinte dans le paysage vidéoludique.

Nier Automata
NieR:Automata - The End of YoRHa Edition (Switch)
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