Pacific Rim, durée 2h11, sortie cinéma le 17 juillet 2013, réalisé par Guillermo Del Toro, avec Charlie Hunnam, Idris Elba, Rinko Kikuchi, Charlie Day, Ron Pearlman, …

En 2006, le réalisateur mexicain Guillermo Del Toro nous offrait l’un de ses chefs d’oeuvre, Le Labyrinthe de Pan, et ce quelques années à peine après des films qui ont marqué toute une génération, comme Blade II ou encore Hellboy. Après l’abandon (temporaire ?) de son adaptation de la nouvelle Les Montagnes hallucinées, le réalisateur s’est donc tourné vers Pacific Rim pour lequel il est notamment crédité au scénario, aux côtés de Travis Beacham (Le Choc des Titans), mais également à la production aux côtés de Legendary Pictures. Et au vu des différentes bandes-annonces qui nous ont émerveillées ces derniers mois, il était quasi impensable de passer à côté de ce film qui s’annonce comme le blockbuster estival ultime ….

Surgies des flots, des hordes de créatures monstrueuses, les “Kaiju”, ont déclenché une guerre qui a fait des millions de victimes et épuisé les ressources naturelles de l’humanité pendant des années. Pour les combattre, une arme d’un genre nouveau a été mise au point : de gigantesques robots, les “Jaegers”, contrôlés simultanément par deux pilotes qui communiquent par télépathie. Mais même les Jaegers semblent impuissants face aux redoutables Kaiju. Alors que la défaite paraît inéluctable, les forces armées qui protègent l’humanité n’ont d’autre choix que d’avoir recours à deux héros hors normes : un ancien pilote au bout du rouleau et une jeune femme en cours d’entraînement qui font équipe pour manœuvrer un Jaeger légendaire, quoique d’apparence obsolète. Ensemble, ils incarnent désormais le dernier rempart de l’humanité contre une apocalypse de plus en plus imminente…

Pacific Rim débute par un enchainement de reportages TV, afin de nous relater plus rapidement les faits de l’année 2013, à savoir qu’une Brèche située au fin fond de l’Océan Pacifique laisse s’échapper des monstres de plus de 4.000 tonnes surnommés Kaijus (un terme japonais qui signifie “bête gigantesque”). Afin de contrer ces monstruosités (dont la forme s’inspire des crustacés, des lézards et des insectes), les Hommes ont à leur tour créé l’arme absolue: des robots baptisés Jaegers (de l’allemand “Chasseur”) à même de repousser cet ennemi venu des bas fonds. Initialement prévus pour être contrôlés par un seul pilote (mais avec des effets secondaires assez néfastes au niveau du cerveau), les Jaegers ont évolué au fil des années afin de devenir plus robustes, mais également plus fiables grâce notamment à l’ajout d’un second pilote relié par ses souvenirs à son compagnon d’infortune. Mais alors que la race humaine était en passe de remporter la victoire, les Kaijus sont passés au stade supérieur et les Hommes ont dû subir des attaques de plus en plus violentes, allant même jusqu’à ridiculiser les Jaegers de dernière génération. Quelques années plus tard, tandis que l’humanité approche de son terme et que le programme Jaeger est en passe de mettre la clé sous la porte, le Marshal Stacker Pentecost (Idris Elba, la série Luther) décide de remettre sur pieds quelques carcasses de robots afin d’offrir quelques jours de plus à vivre aux habitants de la planète Terre. Et c’est justement en appelant à l’aide un ancien pilote, Raleigh Becket (Charlie Hunnam, la série Sons of Anarchy), en équipe avec la débutante Mako Mori (Rinko Kikuchi), que les Hommes vont peu à peu commencer à reprendre espoir en voyant le robot Gipsy Danger faire face à l’ennemi…

Difficile de rester de marbre devant un film tel que Pacific Rim. Vous aimez les robots géants ? Ce film est fait pour vous ! Vous adorez les créatures gigantesques telles que Godzilla ? Ce film est fait pour vous ! Vous bavez devant les meilleurs films faisant vibrer votre fibre geek ? Ce film est fait pour vous ! Mais attention, Pacific Rim n’est pas uniquement une claque visuelle qui nous est offerte par les magiciens d’Industrial Light & Magic (ILM pour les intimes), c’est également un scénario qui nous fait profiter d’une mythologie bien travaillée avec notamment un déroulement qui nous aide à mieux comprendre les antécédents et les sentiments de ses principaux protagonistes par le biais de flashbacks réalisés avec maestria. Sans oublier les moments de bravoure, comme ce combat se déroulant à la limite de l’espace, les recherches pour venir à bout de la menace (avec un passage qui nous permettra de retrouver Ron Perlman en vendeur d’organes Kaijus dans les quartiers populaires de Hong Kong), ou encore le discours de Pentecost qui propose tout simplement à ses troupes de mettre fin à l’Apocalypse … Bref, s’il n’y a vraiment rien à jeter sur le plan technique ou au niveau du scénario (sachant bien évidemment qu’il se montre assez léger), c’est peut-être au niveau de la musique, signée Ramin Djawadi (la série Game Of Thrones), que l’on aurait pu souhaiter entendre quelque chose de plus abouti, mais là encore, difficile de faire la fine bouche ! Et soyez rassurés sur un dernier point : là où la concurrence nous propose des combats parfaitement illisibles, Guillermo Del Toro nous offre tout simplement ce qui se fait de mieux en matière de batailles sur grand écran, avec des géants filmés sous toutes les coutures et des combats parfaitement chorégraphiés.

Converti en 3D en post-production, Pacific Rim fait parti de ces rares films pour lesquels la 3D apporte un véritable “plus” à l’image. Ici il n’est pas question de flou à chaque plan ou d’objets arrivant sur le spectateur pour (essayer de) lui en mettre plein la vue : la 3D apporte un véritable plus dans les effets de profondeur et permet de profiter du spectacle à chaque instant, sans jamais nous inciter à vouloir retirer nos lunettes. Il ne reste plus qu’à espérer que le long métrage trouve son public (pas seulement la poignée de geeks habituels) et qu’il dégage assez de bénéfice (même si j’ai du mal à croire qu’il n’ait couté “que” 180 millions de dollars) afin que nous puissions nous délecter devant une suite ou un préquel d’ici quelques années ! De toutes façons, après une telle claque, difficile de lister un seul film dans les prochains mois qui pourrait venir concurrencer Pacific Rim … et c’est peut-être là son plus grand défaut puisque les films à venir vont nous paraître bien fades en attendant un nouveau volet mettant aux prises les Jaegers et les Kaijus …