Simon Werner a disparu…, durée 1h31, sortie cinéma le 22 septembre 2010, réalisé par Fabrice Gobert, avec Ana Girardot, Jules Pelissier, Esteban Carvajal Alegria, Serge Riaboukine, …

Quelques semaines avant sa sortie en salles, j’ai pu assister à une avant-première de Simon Werner a disparu, un thriller français signé Fabrice Gobert et ayant fait parti de la sélection Un Certain Regard lors du Festival de Cannes 2010. Pour la petite histoire, sachez que Fabrice Gobert avait déjà réalisé le court-métrage Camille en 2000, et qu’il fut également derrière la caméra lors d’un épisode de la série C com-ç@. Et même si le film ne regorge pas de noms connus, la bande son est tout de même à mettre au crédit de Sonic Youth, l’un des groupes phares du rock alternatif…

Mars 1992 dans une petite ville de la région parisienne. Lors d’une soirée bien arrosée, des adolescents découvrent dans la forêt un corps apparemment sans vie, enfoui dans les broussailles. Quinze jours plus tôt. Au lycée Léon Blum, un élève de Terminale C, Simon Werner manque à l’appel. Des traces de son sang sont retrouvées dans une salle de classe. Fugue, enlèvement, suicide, meurtre ? Toutes les hypothèses sont envisagées par ses camarades. Quelques jours plus tard, une élève de la même classe est notée absente sans que ses parents sachent où elle est. Une jeune fille apparemment sans histoire et sans lien direct avec Simon. Le lendemain, un troisième élève, toujours de la même classe, disparaît à son tour…

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Simon Werner a disparu se décompose en quatre chapitres, chacun d’entre eux étant centré sur l’un des personnages principaux de l’intrigue. Cette méthode (aperçue récemment dans Angles d’attaque ou Elephant de Gus Van Sant) nous permet de comprendre les faits qui ont amené à la disparition de Simon et des autres élèves suivant différents points de vue. C’est ainsi que nous sommes amenés à rencontrer Jérémie (Jules Pelissier), le beau-gosse sportif du lycée, la charmante Alice (Ana Girardot), objet de tous les fantasmes masculins, Clara (Audrey Bastien), la petite brunette “bonne copine” que les mecs ignorent, Luc (Esteban Carvajal Alegria), Laëtitia (Selma El Mouissi), Frédéric (Yan Tassin) ou encore Jean-Baptise (Arthur Mazet) dans la peau d’un petit intello dont le père est professeur de sciences physiques au lycée. A cet effet, j’ai particulièrement adoré l’interprétation de Serge Riaboukine dans le rôle du Professeur Rabier: énigmatique, touchant, proche de son fils, mais détesté par certains élèves qui ne se priveront pas pour le désigner comme principal suspect dans les mystérieuses disparitions.

Bien évidemment, le point central de cette histoire d’adolescents est la disparition de Simon Werner (Laurent Delbecque). Difficile de vous livrer mes sentiments sur ce fait sans vous gâcher l’intrigue générale mais sachez qu’il faudra attendre les cinq dernières minutes pour connaître la vérité, assez décevante si vous voulez mon opinion, et là où certains crieront au génie, d’autres s’écrieront “Tout ça pour ça!“. Point positif: le film est suffisamment bien filmé pour nous amener à nous imaginer le pire, à laisser travailler notre imagination à tel point que vous verrez le mal derrière chaque individu, chaque adulte (mais méfiez-vous des apparences). Néanmoins, Simon Werner a disparu aurait certainement mérité un peu plus de travail au niveau du scénario et notamment une fin digne de ce nom. En l’état des choses, le film se laisser regarder sans pour autant déchainer les passions, et son intérêt est tel qu’un second visionnage serait une pure perte de temps…

Note: 4/10