Source Code, durée 1h33, sortie cinéma le 20 avril 2011, réalisé par Duncan Jones, avec Jake Gyllenhaal, Michelle Monaghan, Vera Farmiga, …

Après avoir été acclamé par la critique pour son précédent film, Moon, Duncan Jones se voit allouer un budget plus conséquent pour réaliser Source Code, d’après un scénario né de l’imagination de Ben Ripley (La Mutante 3 et 4). En parti produit par la société française Vendôme Pictures, appartenant à Philippe Rousselet et à l’animateur Arthur, Source Code a tous les traits d’un blockbuster américain calibré pour nous en mettre plein la vue. Mais au-delà du thriller, le film prend une toute autre tournure…

Colter Stevens se réveille en sursaut dans un train à destination de Chicago. Amnésique, il n’a aucun souvenir d’être monté dedans. Pire encore, les passagers du train se comportent avec lui avec familiarité alors qu’il ne les a jamais vus. Désorienté, il cherche à comprendre ce qui se passe mais une bombe explose tuant tout le monde à bord.
Colter se réveille alors dans un caisson étrange et découvre qu’il participe à un procédé expérimental permettant de se projeter dans le corps d’une personne et de revivre les 8 dernières minutes de sa vie. Sa mission : revivre sans cesse les quelques minutes précédant l’explosion afin d’identifier et d’arrêter les auteurs de l’attentat. A chaque échec, les chances de pouvoir revenir dans le passé s’amenuisent.
Alors qu’il essaie d’empêcher l’explosion, ses supérieurs lui apprennent qu’un deuxième attentat est en préparation en plein cœur de Chicago et qu’il ne s’agit plus de protéger les quelques passagers du train mais la ville toute entière. La course contre la montre commence…

La scène d’introduction nous permet de faire connaissance avec le Capitaine Colter Stevens (Jake Gyllenhaal vu dans Prince Of Persia, Jarhead, Brokeback Mountain), se réveillant brutalement dans un wagon, assis face à une parfaite inconnue baptisée Christina Warren (Michelle Monaghan). Qui est-elle ? Que fait-il là ? Pourquoi l’appelle-t-elle Sean ? Colter ne va pas tarder à le découvrir puisque huit minutes plus tard, le train explose et Colter se réveille dans un drôle de caisson avec un petit écran pour seule fenêtre sur l’extérieur. Embarqué bien malgré lui dans cette aventure, le héros va se retrouver plusieurs fois projeté dans la peau d’un voyageur du train afin de mettre un terme à la menace terroriste avec, pour chaque session, seulement huit minutes pour agir. On se retrouve bien évidemment ici face à une thématique déjà vue et revue au cinéma dans l’excellent Un Jour Sans Fin (pour la Journée de la Marmotte qui se répète), dans Déjà Vu (de Tony Scott), dans la série Day Break, ou encore Code Quantum (pour le fait de prendre possession du corps d’autrui).

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Comme dans ces références du genre, le héros devra essayer, encore et encore, de déjouer l’attentat en apprenant à connaitre les différents protagonistes, en allant toujours plus loin dans son enquête, et ce jusqu’à démasquer le(s) poseur(s) de bombes. Mais voilà, au bout d’une heure, le film est complètement bouleversé par des révélations sur l’expérience en elle-même baptisée Source Code. Impossible d’en dire plus dans ces quelques lignes puisque cela tuerait toute forme de suspens…

Là où le scénario se montre intelligent, c’est dans l’immersion du spectateur, plongé au même niveau que le personnage principal: on n’en sait jamais vraiment plus que lui et l’on découvre par bribes comment le Capitaine a pu prendre part à cette expérience militaire alors qu’il n’a aucun souvenir d’avoir quitté l’Afghanistan. Cette seconde facette du film est tout bonnement fantastique même si elle aurait mérité d’être plus développée pour être accessible au plus grand nombre. Pour ne rien gâcher, Duncan Jones nous prouve une fois plus ses grandes qualités de réalisateur en nous permettant de ressentir la moindre émotion des protagonistes, et ce malgré le manque flagrant d’épaisseur de certains personnages (et pourtant, il n’y a que quatre rôles principaux). Au final, Source Code est donc un excellent divertissement dont la construction alambiquée ne plaira peut-être pas à tout le monde mais qui a le mérite de ne pas décevoir. Et vous, jusqu’où seriez-vous prêts à aller pour changer votre destin ?

Note: 8/10