Disgaea 6: Defiance of Destiny (version physique, v1.0.2, sortie le 29 juin 2021), Développeur: Nippon Ichi Software, Éditeur: NIS America

La série à succès Disgaea a vu le jour en 2003 sur PlayStation 2, un premier épisode qui fut une telle réussite qu’il eu le droit à une série assez impressionnante de portages sur différents supports, y compris sur Nintendo Switch. Après une ribambelle de jeux de la série principale, des spins-offs et des ressorties en version améliorée, il est enfin temps d’accueillir le sixième épisode baptisé Disgaea 6: Defiance of Destiny. Même si l’on se doutait que le jeu allait continuer à faire rayonner le genre Tactical-RPG avec sa dose d’humour habituelle, il y avait tout de même quelques doutes de par son passage à la 3D, une “modernisation” qui n’a pas toujours eu l’effet escompté sur d’autres séries vidéoludiques.

Dans Disgaea 6, vous incarnez Zed, un zombie doté du pouvoir d‘Ultra Reincarnation qui lui permet de mourir de façon répétée et ainsi de continuer sa quête ultime: trouver et détruire le Death-Tructor divin ayant ravagé le Sous-Monde, et ainsi venger la mort de sa soeur Beeko. D’ailleurs, il est assez étonnant de commencer le jeu avec des caractéristiques affichant des valeurs à plusieurs millions, avec des attaques faisant plus de 30 millions de dégâts et vous permettant aisément de venir à bout des gardes de l’Assemblée Démoniaque affichant fièrement leur Niveau 999. Vous l’aurez compris, le jeu se moque un peu de lui-même avec ces statistiques gonflées à outrance et lorsque le véritable scénario débutera, Zed racontant alors son histoire au fur et à mesure des Chapitres, vous afficherez tout de même des stats auxquels nous ne sommes pas habitués. Bien évidemment, tout cela est un trompe-l’oeil puisque vos ennemis afficheront également des caractéristiques “boostées”.

D’un point de vue graphique, la licence profite donc de ce sixième opus pour passer à la 3D mais en utilisant la technique du cel-shading. Tout le monde ne sera pas réceptif à cette (r-)évolution, mais il faut avouer que le rendu est plus que correct et que cela n’empêche nullement de profiter du titre. A noter que le studio propose également le choix entre trois modes de qualité graphique (performances, balancé ou jouabilité), même si cette dernière option peut rendre certains éléments assez flous et se rapprochera plus de la bouillie de pixels. Il faut imaginer que cela sera amélioré au fil des patchs, ou des futures versions du jeu, en laissant le temps aux équipes de développement de mieux maitriser ce passage à la 3D. Mais en l’état, même le Hub principal de l’aventure souffre de ralentissements !

Pour ma part, il m’a tout de même fallu quelques parties avant de m’habituer à l’enchainement des menus pour gérer les déplacement, les attaques ou encore les subtilités du gameplay, notamment lorsque vous solliciterez l’aide de vos compagnons de voyage. L’arrivée de l’Ultra Réincarnation rebat complètement les cartes puisque vos personnages pourront mourir et revenir à la vie au Niveau 1 tout en conservant certaines caractéristiques durement gagnées. Autant vous dire que plus vous progresserez, et plus la mort ne sera plus qu’une partie de plaisir.

On appréciera également la fonctionnalité de Combat automatique qui vous permettra de laisser votre console tourner toute seule lors de vos longues sessions de farming. Certains penseront que cela gâche le plaisir du jeu, mais en même temps, lorsque vous avez déjà répété certains combats des dizaines de fois, il n’y a pas vraiment d’intérêt à continuer à les enchainer par vous-même. Chacun aura sa propre réflexion sur ce “concept”, activable ou non, mais pour ma part, je dois avouer que cela m’a permis d’enchainer les sessions de jeu plus facilement/rapidement. Et si vous parvenez à bien le combiner avec les options du Comptoir de la Triche, vous devriez évoluer assez rapidement…

Enfin, il est fort appréciable de trouver une traduction française de qualité, ce qui devrait permettre à plus de monde de profiter du titre, et de rendre plus accessible toutes les touches d’humour qui jalonnent les dialogues (les doublages étant disponibles en japonais ou en anglais). En revanche, il est assez dommage de découvrir qu’un Season Pass est d’ores et déjà disponible à l’achat au prix de 35 Euros: on peut facilement comprendre les raisons économiques derrière ce choix mais on ne peut pas s’empêcher de penser qu’une partie du contenu aurait pu être intégrée dans le jeu principal.

Au final, Disgaea 6: Defiance of Destiny devrait ravir les amoureux de Tactical-RPG en quête d’un nouveau challenge, dans un univers déjanté, et doté une traduction française parfaitement maitrisée. Avec son contenu gargantuesque, le titre vous tiendra en haleine durant plus de 50 heures, surtout si vous souhaitez découvrir l’ensemble des fins proposées, ce qui devrait aussi vous valoir pas mal d’heures de farming pour faire grimper les caractéristiques de vos personnages (en utilisant, ou non, le Combat automatisé). Malheureusement, le titre souffre de lacunes techniques qui feront pester plus d’un joueur, la maitrise du nouveau moteur n’étant clairement pas au rendez-vous. Il ne reste plus qu’à prendre notre mal en patience, en attendant la sortie d’un hypothétique Disgaea 6 Complete.

Disgaea 6 Defiance Of Destiny
Disgaea 6: Defiance of Destiny
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