Testé en solo et multijoueur sur la version commerciale de Medal Of Honor : Warfighter sur Xbox 360.

Deux ans après le reboot plus ou moins bien accueilli de la franchise Medal Of Honor, Electronic Arts persiste et signe en nous proposant Medal Of Honor: Warfighter, suite quasi directe, ou tout du moins avec les même protagonistes de l’équipe Tier 1. Développé une fois de plus par le studio américain Danger Close, MOH Warfighter se devait surtout d’occuper le terrain face à la concurrence, Call Of Duty en tête, en attendant la sortie de Battlefield 4. Las, le résultat se révèle bien en deça des attentes…

Scénario: Cela devient malheureusement une habitude avec les FPS modernes : le scénario est totalement décousu et il faudra attendre le 13ème (et dernier) chapitre pour avoir un semblant de cohérence vis-à-vis de l’ensemble. Difficile dans ces cas là de s’attacher aux personnages, et pourtant Preacher, Mother, Dusty ou encore Voodoo signent leur grand retour pour affronter les terroristes du monde entier, et plus particulièrement ceux qui font planer une terrible menace à base de P.E.T.N., l’un des plus puissants explosifs que la Terre ait connu (rien que ça). Vos aventures vous feront donc visiter du pays, du Yemen aux Phillipines (où vous verrez les ravages d’un typhon), en passant par Dubaï ou Sarajevo : et oui, il fallait bien que l’Europe soit elle-aussi au coeur des conflits. Ce tour du monde sert également d’excuse pour nous introduire les forces spéciales des autres pays, forces que vous retrouverez par la suite en multi…

Graphismes: Côté graphismes, pas de grosses surprises puisque Medal Of Honor: Warfighter utilise le moteur de DiCE, le Frostbite 2 que l’on a déjà pu voir à l’oeuvre dans Battlefield 3 (et qui semble devenir le moteur par défaut de toutes les productions EA). Afin de profiter du jeu au maximum, il est tout de même conseillé d’installer l’intégralité du contenu sur vos disques durs, y compris les textures HD si vous ne manquez pas d’espace disque (comptez 1.5 Go). Le titre se révèle être assez beau lors de certaines phases, ne souffrant que très rarement de ralentissements, les effets de particules sont franchement réussis et certains décors fleurent bon l’apocalypse ! A côté de cela, il n’y a rien de bien transcendant à retenir, que ce soit du côté de la campagne solo (même les visages dans les cinématiques font plastique) ou des modes multijoueur. Pourtant, quand on voit certains jeux de la génération actuelle, force est de constater qu’il y a moyen de faire de belles choses quand on s’en donne la peine…

Jouabilité: Bien évidemment, les développeurs ne pouvaient pas utiliser des contrôles différents de ceux que nous connaissons depuis des années, donc sur ce point là, il n’y a guère de surprises ! La plus grosse barre de rire revient tout de même aux choix qui vous sont proposés lorsqu’il faut enfoncer une porte : une roue s’ouvre à l’écran et vous propose mille-et-une façons de faire voler la porte en éclats (et les ennemis qui se trouvent derrière). Au cours de l’aventure, vous aurez également l’occasion de prendre en main un robot militaire sur roues, de conduire des véhicules (lors d’une course effrénée ou en mode furtif), voire un bateau à grande vitesse. Malheureusement, le titre souffre de beaucoup trop de bugs liés aux scripts qui ne se déclenchent pas, ou à des comportements complètement inexplicables de vos armes (notamment lors d’une phase où vous jouez au sniper). Et puis je vous ferai grâce de relever les problèmes inhérents à l’IA (alliés comme ennemis) : c’est à se demander s’il ne serait pas plus simple de partir seul au combat…

Durée de vie: Difficile d’évaluer la véritable durée de vie d’un jeu comme MOH Warfighter. En mode de difficulté normale, il m’a fallu 6 heures pour venir à bout du jeu, sachant que j’ai dû recommencer certains passages en raison de scripts récalcitrants. J’imagine que lorsque le jeu sera correctement patché, un joueur moyen devrait en venir à bout en moins de 5 heures (il faut dire que sur 13 missions, deux se jouent intégralement en voiture, donc assez rapides quand on maitrise ce type de gameplay, et une autre dure 30 secondes). Ajoutez à cela une replay-value proche du néant, et vous comprendrez qu’il s’avère difficile de s’enthousiasmer devant cette campagne. En revanche, les modes multijoueur devraient vous retenir un peu plus longtemps devant l’écran, même si vous risquez de faire rapidement le tour des cartes, au nombre de huit. Les cinq modes proposés sont assez classiques, proposant entre autres du deathmatch, de la capture de drapeaux, voire de la destruction d’objectifs. On notera toutefois LA bonne idée du titre, surtout si vous jouez avec des amis : le regroupement des joueurs par escouades de deux au sein même des équipes, ce système vous permettant de toujours connaitre la position de votre binôme, même au travers des murs.

Bande son: S’il fallait résumer la partie audio, il faudrait surtout relever des bruitages assez réalistes et un doublage français correct. Après avoir été quasi harcelés par la campagne de promotion autour de Linkin Park, il est également rassurant de voir que les développeurs ont eu la bonne idée d’intégrer bon nombre de musiques qui collent parfaitement à l’ambiance…

Conclusion: En l’état, Medal Of Honor: Warfighter a tout du jeu bâclé afin de s’assurer une mise en vente avant le rouleau-compresseur de la concurrence. Les nouveautés ne sont pas légions depuis le précédent opus, ce qui laisserait supposer qu’il y a eu une grosse réutilisation du code, et pourtant le studio s’est fendu d’un patch conséquent le jour de la sortie du jeu, preuve s’il en est que le titre méritait un peu plus de travail. Nul doute que les futures mises à jour permettront d’obtenir un meilleur équilibre du jeu, que ce soit en solo ou en multijoueur, mais avec un certain Call Of qui arrive à grands pas, difficile de recommander aux joueurs d’opter pour le jeu d’Electronic Arts. Et ce n’est pas l’accès à la bêta multi de Battlefield 4 ou encore l’arrivée prochaine d’un DLC (déjà polémique) retraçant la traque de Ben Laden qui devraient redistribuer les cartes pour cette année…

Note: 5/10