Le Dernier Maître de l’Air (The Last Airbender), durée 1h43, sortie cinéma le 28 juillet 2010, réalisé par M. Night Shyamalan, avec Noah Ringer, Jackson Rathbone, Nicola Peltz, Dev Patel, …

Il y a de cela quelques jours, j’ai pu assister à une projection en avant-première du film Le Dernier Maître de l’Air. Si vous ne le savez pas encore, il s’agit de l’adaptation de l’anime TV Avatar, le dernier maître de l’air pour lequel j’avais déjà vu quelques bribes d’épisodes sans vraiment accrocher. A la réalisation, nous retrouvons M. Night Shyamalan dont j’ai adoré certains films (Le sixième sens, Incassable, Le Village) mais détesté les plus récents (La jeune fille de l’eau, Phénomènes). Avec ce nouveau film, le réalisateur se met en danger: pourra-t-il transformer l’essai, retrouver un peu de crédibilité auprès du grand public et en tirer une trilogie, ou devra-t-il se tourner vers des projets moins ambitieux ? Premiers éléments de réponse avec cette adaptation de la saison 1 de la série animée, dédiée à l’Eau…

Air, Eau, Terre, Feu : quatre nations destinées à disparaître, englouties par une guerre sauvage engagée, depuis un siècle déjà, par la Nation du Feu contre les trois autres nations. Mettant au défi son courage et son aptitude au combat, Aang découvre qu’il est le dernier d’une lignée d’Avatars capables de manipuler les quatre éléments. Il s’allie à Katara, un Maître de l’Eau, et à son frère Sokka, afin de rétablir l’équilibre d’un monde ravagé par la guerre.

Dans le rôle de Aang, l’Avatar, nous retrouvons Noah Ringer, un jeune champion d’arts martiaux de Dallas qui tient ici son premier rôle au cinéma. Et même si je veux bien croire qu’il maitrise à fond tout ce qui a trait au Taekwondo et autres arts, force est de constater qu’il aurait dû passer quelques mois supplémentaires à pratiquer l’art dramatique tellement son interprétation est dénuée d’intérêt. A tel point que je me demande si voir Le Dernier Maître de l’Air en version française ne serait pas plus supportable avec des doubleurs un tant soi peu doués. Et on pourrait en dire de même pour Katara (Nicola Peltz), Maîtresse de l’Eau, et son frère Sokka (Jackson Rathborne, déjà vu dans Twilight) qui libèrent l’Avatar de sa prison de glace au début du film: il y a un manque flagrant de consistance et de charisme pour porter de tels rôles à bout de bras. Face à eux, vous aurez le plaisir de revoir Dev Patel (Slumdog Millionnaire) qui nous sert une interprétation très correcte du Prince Zuko, banni par son père Ozai, accessoirement Seigneur du Feu. Quant à l’atout charme du film, il est sans conteste assuré par l’actrice mexicaine Seychelle Gabriel qui interprète ici la Princesse Yu, mais dont la performance frise le ridicule lors des scènes de comédies romantiques qu’elle doit jouer avec Sokka.

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Le scénario, écrit par M. Night Shyamalan, se permet d’être à côté de la plaque et l’on se prend à espérer qu’une version Director’s Cut de 3 heures sortira un jour pour venir combler toutes ces ellipses narratives. Et même s’il est loin d’être bon, le montage ne saurait être tenu pour responsable de cette catastrophe/débâcle. Un casting pitoyable, un scénario indigent et une action qui peine à décoller: que peut-on trouver comme arguments pour sauver le film du naufrage ? Certainement pas la 3D post-production, vraiment mauvaise, nous offrant de sublimes effets de flou et qui ne réussit jamais à nous donner la sensation de relief (la seule chose à sauver niveau 3D est le logo du film). Les effets spéciaux, assurés par les équipes d’ILM, relèvent quelque peu le niveau sur certains plans et certaines chorégraphies des “Benders” (les Maîtres des Elements) sont assez agréables à regarder, même si l’on a parfois l’impression qu’elles nous sont servies jusqu’à l’indigestion. Au final, si Paramount Pictures décide de donner une suite au film, après tout Aang doit encore apprendre à maîtriser la Terre et le Feu, il faudra tout d’abord faire le ménage parmi les équipes en charge de ce premier volet, sous peine de nous offrir la pire trilogie de l’Histoire…

Note: 3/10